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Dès qu'un intérêt fait promettre, un intérêt plus grand peut faire violer la promesse ; il ne s'agit plus de la violer impunément : la ressource est naturelle ; on se cache et l’on ment.
Rousseau.
Canal de Suez, 14 février 1945
Sur le pont du croiseur, enfoncé dans son fauteuil roulant, un plaid jeté sur ses cuisses, le président Roosevelt faisait penser à un spectre plutôt qu'au trente-deuxième président de la plus grande puissance planétaire.
Il tendit une main incertaine vers l'homme drapé dans une robe de bédouin qui venait de le rejoindre à bord du S.S. Quincy qui mouillait dans les eaux du canal de Suez depuis quarante-huit heures.
— So glad to meet you ! What can I do for you ? Je suis ravi de vous rencontrer ! Que puis-je faire pour vous ?
Un sourire indicible illumina les traits de l'hôte qui répliqua avec une pointe d'ironie :
– Mais c'est vous qui avez demandé à me voir. Par conséquent, je suppose que c'est vous qui avez à me demander quelque chose ?
Roosevelt masqua son étonnement devant la réplique qu'il n’attendait pas.
C'est que le personnage qu'il avait invité à lui rendre visite sur ce navire de guerre n'était pas n'importe qui. Il s'appelle Abdel Aziz Ibn Abdel Rahman Ibn Fayçal Ibn Séoud. Il est l’arrière-arrière-arrière-petit-fils de Mohammad ibn Séoud, qui, associé à Mohammad ibn Abdel Wahhâb, fondateur du wahhabisme, créa le royaume d'Arabie Saoudite.
Tout le monde l'appelle Ibn Séoud.
Il a soixante-quatre lumineux, il porte le bouc et la moustache, le crâne toujours protégé par un ghatra[105]. C'est un homme pieux plutôt qu'un guerrier.
Aujourd'hui, le royaume qu'il gouverne est en passe de devenir la clef de voûte énergétique du monde moderne. Sous les sables du désert repose le plus fabuleux de tous les trésors : le pétrole. Et c'est cet homme que Lawrence a négligé, que les Anglais ont bafoué préférant miser sur son rival, feu le chérif Hussein, chassé comme un moins que rien par les troupes de Séoud et mort dans l'anonymat quatorze ans auparavant, à Amman.
Les deux hommes vont parler pendant près de deux heures. Très vite, leurs discussions portent sur la Palestine, les questions économiques ayant été réglées l'année précédente avec la création de l'Aramco (Arab American Company), chargé d'exploiter le pétrole saoudien au nez et à la barbe des Britanniques.
Roosevelt prit une courte inspiration.
– Selon vous, Majesté, comment devrions-nous régler la tragédie de ces malheureux réfugiés juifs expulsés de chez eux en Europe ?
Ibn Séoud n'hésita pas.
– Rien de plus simple, monsieur le Président. Les Juifs devraient retourner vivre là d'où ils ont été expulsés. La logique la plus élémentaire impose qu'on leur attribue une partie de l'Allemagne. Les Allemands ne sont-ils pas à l'origine de toutes leurs souffrances ? Nous, les Arabes, n'avons rien à voir avec cette tragédie, que je sache.
Roosevelt ne parut pas rejeter l'argument. Il fit même remarquer que la Pologne pouvait être prise en exemple ; les nazis ayant tué plus de trois millions de Juifs polonais, il devrait y avoir assez de place pour la réinstallation des réfugiés sans foyer.
Le roi reprit :
– En tout cas, soyez certain que jamais il ne pourra y voir de coopération entre Juifs et Arabes en Palestine. Ni en Palestine ni ailleurs. La partition de la Palestine représente une menace croissante qui pèse sur l'existence des Arabes. Mes frères choisiront la mort plutôt que de céder leurs terres à des étrangers.
Un temps de silence.
Les deux hommes s'observent.
L'Américain hocha la tête, tandis qu’Ibn Séoud ajoutait :
– Mais nous n'avons rien à craindre, bien sûr. L'espérance des Arabes n'est-elle pas fondée à juste titre sur la parole d'honneur des Alliés et l'amour de la justice qui anime les États-Unis ? Nous pouvons compter sur votre appui, n'est-ce pas ?
Le président américain s’éclaircit la gorge.
– Majesté, sachez que je ne ferai rien pour soutenir les Juifs contre les Arabes et n'accomplirai aucune action hostile envers le peuple arabe. Néanmoins, Votre Majesté doit savoir que je ne peux en aucun cas empêcher les discours et les résolutions du Congrès, ou censurer les articles de presse. Nous sommes une démocratie, voyez-vous ? En revanche, la garantie que je vous donne a pour fondement ma propre politique à venir en tant que chef de l'exécutif du gouvernement des États-Unis.
Ibn Séoud acquiesça, remercia son interlocuteur pour cette déclaration et proposa d'envoyer une mission arabe en Amérique et en Angleterre afin d'exposer la thèse arabe sur la Palestine.
– Excellente idée, Majesté ! Vous avez d'autant plus raison que la plupart de nos concitoyens sont très mal informés.
– Sans doute. Je vous rappelle toutefois que si la mission d'information est utile, le plus important reste l'engagement que vous, en tant que président, venez de prendre.
Roosevelt confirma avec empressement.
Était-il de bonne foi à ce moment précis ?
– Nul ne le saura jamais.
Les deux hommes se séparèrent.
L'Arabie Saoudite venait de céder l'exploitation de ses ressources pétrolières aux États-Unis. Pendant soixante ans, les Américains se voyaient assurer un accès privilégié au pétrole du Royaume en échange d'une protection militaire si besoin, avec toutes les conséquences à venir sur la scène moyen-orientale. Pourquoi Séoud avait-il fait ce choix ? Parce que sa haine de l'Angleterre était sans limites, parce qu'il ne supportait pas la goujaterie de Churchill qui, lors de leur seule entrevue, avait passé son temps à lui souffler à la figure la fumée de son cigare, et parce que les États-Unis demeuraient la seule puissance à ne pas avoir eu une démarche colonisatrice dans la région.
Hélas, le roi n'eut jamais la preuve de la bonne foi de Roosevelt : le président américain mourut deux mois plus tard, le 13 avril 1945, laissant mystérieuses ses intentions définitives quant au sort de la Palestine. En revanche, celles de son successeur, Harry S. Truman, furent très vite affirmées.
Trois mois environ après cette discussion, le 8 mai 1945, Berlin tomba. Les victoires alliées en Europe et en Asie ayant instillé dans le monde arabe le sentiment de l'écrasante puissance militaire des Américains, le réalisme déconseillait d'élever la voix devant pareils titans, même épuisés par le combat qu'ils achevaient de livrer. Ni Hitler ni Mussolini ne viendraient plus libérer les Arabes.
Le désenchantement se doubla du fait que « les affaires orientales », comme le disait dédaigneusement un conseiller de l'ambassade de la rue Tolombat, au Caire, étaient considérées comme régionales. L'Angleterre faisait toujours la loi dans la plupart des pays du Moyen-Orient. Quant à la France, son influence diminuait. En Syrie, deux ans plus tôt, le Bloc national avait remporté les élections, et son candidat, Shukri el-Kuwatli, élu président de la République affichait sa priorité : contraindre la France à se retirer. Presque dans le même temps, le 21 septembre 1943, un chrétien maronite, Béchara el-Khoury, était devenu président de la toute jeune République libanaise. Indépendantiste farouche, l'homme avait été aussitôt jeté en prison sur ordre du représentant de la France qui persistait à consulter l'heure sur une montre arrêtée. Son ministre de tutelle dut le rappeler à l’ordre, puisque, le 22 novembre, dans un sursaut raisonnable et pragmatique, la France libre décida de remettre Béchara en liberté et d'accorder la pleine indépendance à son pays.
L’Amérique, elle, étendait son ombre sur la péninsule Arabique.
*
– Tout ce qu'on nous laisse faire, résuma Gamal Abdel Nasser, un soir de la fin 1945 à la villa Loutfi, c'est parler pour ne rien dire et remuer du vent.
Hicham, admis à la table, buvait ses paroles comme on écoute un oracle. Il absorbait des yeux et des oreilles ce gaillard au sourire perpétuel, même quand il avançait des choses tristes, exsudant une énergie sans limites.
Sur l'insistance d'Ahmed Zulficar, Taymour et son épouse avaient accepté d'organiser ce dîner pour célébrer la récente nomination de Gamal au grade de commandant. À vingt-sept ans ! Il était venu accompagné de son inséparable ami Zakaria, mais également d'un autre militaire, lequel paraissait lui vouer une admiration proche de l'idolâtrie : Abdel Hakim Amer. Comme Nasser, il était originaire du Saïd. Visage longiligne. Expression triste, cheveu noir frisé. On le sentait chaleureux mais impulsif.
– Alors, commandant, questionna Hicham d'une voix anxieuse, selon vous, que faudrait-il faire pour remédier à cette situation ?
Nasser, surpris, puis sans doute touché par l'attention sincère de ce jeune homme de dix-neuf ans, se pencha vers lui :
– Faire comme le chat devant le trou de la souris. Attendre qu'elle commette une imprudence. Et abattre la patte dessus.
– Et si c'est un autre chat qui est dans le trou ?
Nasser, décidément amusé, parcourut l'assistance du regard, comme pour la prendre à témoin
– Il est futé, ce garçon ! Non. Ce sera une souris. Crois-moi.
Il alluma une Craven A, sa marque de cigarettes préférée, et reprit, sans quitter Hicham des yeux :
– Apprends que, dès l'instant où tu donnes à ton adversaire l'impression de subir, il finira tôt ou tard par commettre une imprudence. Seulement, prends garde ! Si tu n'agis pas dès que l'occasion se présente, alors c'est toi qui auras commis l'erreur.
Abdel Hakim Amer se mit à rire :
– Méfiez-vous de mon ami. C'est un redoutable joueur d'échecs. Nous avons dû livrer une centaine de parties depuis que nous nous connaissons et je n'en ai pas gagné une seule !
Taymour demanda :
– Dites-moi, commandant...
– Appelle-moi Gamal, mon ami. Nous ne sommes pas à l'armée !
– Gamal. Dites-moi, quel est votre point de vue sur notre pays ? Est-il voué à végéter dans cet état léthargique ? Où est la solution ?
Nasser aspira une goulée de fumée.
– La solution ?
Il cita :
– Liquider l'occupation britannique ; éliminer le féodalisme ; mettre fin à la domination du capital sur le pouvoir ; instaurer l'équité sociale ; constituer une armée intègre et puissante ; établir une vie démocratique saine. Voilà la solution.
Taymour aurait juré que la réponse n'avait pas été improvisée, mais mûri depuis des mois, voire des années. Il fixa Nasser attentivement. Jamais il n'oublierait ce qu'il lut à ce moment dans son regard.
*
Les amis vieillissaient, les arbres fruitiers donnaient plus de fruits et les Anglais étaient toujours là.
La première bombe atomique lancée sur Hiroshima le 6 août 1945 asséna un coup de massue à l'opinion arabe. Irakiens, Palestiniens, Syriens, Égyptiens et autres s’avisèrent pour la première fois, non pas intellectuellement mais de façon viscérale, que les Américains ne fabriquaient pas seulement des films de cow-boy et des voitures ornées de chromes, mais aussi des armes d'apocalypse.
Certes, dans les campagnes, où seul le cheikh local, dans le meilleur des cas, possédait une radio, où personne ne lisait les journaux, faute de savoir lire, les noms d'Hiroshima et de Nagasaki n'éveillèrent aucun écho. Taymour put le constater alors que, se rendant à la ferme, il s'était arrêté un jour à Tantah pour déjeuner. À la fin du repas, le serveur était venu lui présenter l'addition et en avait profité pour lui demander le plus gravement du monde ce qui s'était passé à « Harshama », qu'il prenait à l'évidence pour une ville juive.
Et les Anglais étaient toujours là.
*
Deir Yassine, 21 juillet 1946
Quatre années s'étaient écoulées depuis que Karim Shahid avait lancé à ses parents : « Cette terre est mienne. Dussé-je offrir ma vie, ils ne me la voleront pas. »
Le lendemain, lui et les siens devaient affronter un chagrin qui n'avait rien de politique : la mort de Nadia. Son départ avait été aussi brutal et inattendu que celui de son époux. Après avoir dîné, plaisanté avec son petit-fils, bu un café blanc, elle était allée se coucher et ne s'était pas réveillée.
Le choc fut terrible pour tous et pour Karim en particulier. Il n'aimait pas sa grand-mère, il la vénérait. Elle était la seule qui parvenait à freiner ses accès de folie, son impétuosité.
Quelques jours après ce décès, il était allé voir secrètement celui qui, en l'absence d'Abd el-Kader, avait pris la tête de l’Armée du djihad sacré et s'était engagé dans les rangs de l’organisation. En peu de temps, il avait noué des relations avec d'autres jeunes qui, comme lui, avaient opté pour la lutte armée. Kassem Tarboush faisait partie de ceux-là. Il avait le même âge que lui : vingt-cinq ans, issu d'une famille d'oléiculteurs, originaire d'un petit village situé sur une colline, à 5 kilomètres à l'ouest de Jérusalem : Deir Yassine. Quatre cents habitants.
C'est là que se trouvait Karim en cette fin de soirée du mois de juillet 1946. Il était arrivé la veille, le 20. Dès que son travail le lui permettait, c'est auprès de cette famille qu'il aimait se ressourcer. Son passe-temps favori consistait alors – avec la participation fervente de Kassem – à détruire virtuellement le monde pour en imaginer un autre plus juste. À vrai dire, le plaisir de retrouver son ami n'expliquait pas à lui seul la régularité de ses visites : le charme de Leïla, la sœur cadette de Kassem, n'y était pas étranger. Le bonheur de séjourner à Deir Yassine se voyait décuplé lorsqu'il avait l'opportunité de partager, ne fût-ce que pendant quelques minutes, un tête-à-tête avec la jeune fille.
On venait de dresser la table à l'extérieur, sous les oliviers. Marwan, le père, un homme assez rustre mais le cœur sur la main, s'installa le premier, rejoint par ses deux autres enfants : Yasmina, vingt et un ans et Wissam dix-sept ans.
– Alors ! Qu'attendez-vous ? s'écria-t-il en faisant signe à Karim et à Kassem d'approcher.
L'air du crépuscule était doux et la fureur qui régnait sur la Palestine bien loin. On eût pu croire la paix de retour.
– Comment va ton père ? interrogea Marwan. Ses affaires tournent-elles comme il le souhaite ?
– Non, malheureusement. Il fait tout ce qu'il peut, mais les temps sont de plus en plus durs.
– Nous sommes tous logés à la même enseigne. Les nouveaux émigrants ont grignoté de plus en plus de terrains et d'oliveraies. La concurrence est sans pitié.
Il frappa du poing sur la table.
– Mais peu importe, nous nous adapterons ! L'essentiel est de tenir. L'olivier est présent depuis plus de cinq mille ans. Nous aussi nous serons présents plus de cinq mille ans.
– Vous avez raison. Nous devons résister à tout prix.
Leïla intervint tout à coup :
– À propos de résistance. Quelqu'un d'entre vous sait-il où s’est réfugié le mufti ?
– Oui, expliqua Kassem. Après la chute de Berlin, il a réussi à fuir l'Allemagne pour la Suisse, où il a demandé asile. Mais les autorités ont refusé et l'ont sommé de quitter le territoire helvétique. Alors il est passé en France et s'est fait arrêter et assigner à résidence dans la banlieue parisienne. Ayant eu vent d'une campagne qui réclamait son jugement en tant que criminel de guerre, il s'est enfui en utilisant le passeport d'un étudiant syrien.
– Et ?
– D'après ce qu'on m'a dit, il vivrait actuellement au Caire.
– Les Anglais ne l'arrêtent pas ? s'étonna Marwan Tarboush. Ils sont toujours les maîtres de l'Égypte, non ?
– Oui. Mais ils laissent faire, paraît-il, pour contrebalancer la montée sioniste.
– Qu'Allah me pardonne ! gronda Loubna, mais ce sont de vrais Satans, ces gens ! Avec leur double jeu, ils nous ont ruinés !
— Oui, femme, rétorqua son époux : mais ils ne l'emporteront pas au paradis.
Tout à coup, la voix de Wissam, le cadet de la famille, s'éleva :
– Souvenez-vous de ce qu'il a dit : « Ô vous les infidèles ! Je n'adore pas ce que vous adorez. Et vous n'êtes pas adorateurs de ce que j'adore. Je ne suis pas adorateur de ce que vous adorez. Et vous n'êtes pas adorateurs de ce que j'adore. À vous votre religion et à moi ma religion. »
Tous le dévisagèrent, un peu surpris.
Il s'était exprimé d'une voix ténue, lointaine, comme s'il voyait à des milliers de lieues de là. Mais le plus frappant était son poing serré.
*
Jérusalem, le lendemain
Un soleil éblouissant inondait la cité.
Les cinquante kilos de TNT étaient maintenant en place.
Israël Lévy sortit lentement de l'hôtel King David. Il était 12 h 10. Son regard croisa celui d'une très jeune fille qui semblait faire le guet au coin de la rue. Il lui fit un signe discret. Elle se rua aussitôt dans une épicerie, à deux cents mètres de là, composa le numéro de téléphone du standard du King David et prévint : « Ici la résistance juive ! Nous avons placé des bombes. Évacuez le bâtiment ! »
À 12 h 35, une terrible explosion fit voler en éclats les vitres du consulat général de France. Dans un gigantesque nuage de poussière, l'aile sud du prestigieux hôtel s'effondra.
Quatre-vingt-onze morts, parmi lesquels dix-sept Juifs, quarante Arabes et vingt-huit Britanniques, plus d'une centaine de blessés.
Le même soir, un homme de trente-quatre ans, crâne chauve, mâchoire simiesque, légèrement projetée vers l'avant, s'approcha des ruines. Pas la moindre émotion ne se lisait sur son visage. Le travail qu'il avait coordonné avait été fait et bien fait.
Voilà à peine trois ans que l'ancien dirigeant du Betar[106] de Pologne était arrivé en Palestine dans les bagages d'un bataillon de l'armée polonaise fidèle au gouvernement de Londres. Après avoir déserté, il avait rejoint l'Irgoun, en avait gravi les échelons et pris le commandement. Après avoir jeté un ultime coup d'oeil sur ce qu'il restait de l'aile sud du King David, il s'éloigna.
Il s'appelait Menahem Begin.
Quelques jours auparavant, lui et ses compagnons de l'Irgoun avaient pendu deux soldats britanniques et piégé leurs corps pour venger l'un des leurs. Aux yeux de ces extrémistes, le partage envisagé de la Palestine était une mutilation inacceptable. Ils réclamaient la totalité du territoire qui avait été autrefois le royaume biblique d'Israël, et ce territoire, il le voulait entièrement débarrassé des Arabes.
Begin rentra chez lui. Confiant.